Préface d'eliette Abécassis " LE CORDONNIER JUIF ET L' ENFANT"
Préface d'Eliette Abécassis
Le cordonnier juif
et L'enfant
Préface
J’ai été saisie à la lecture du livre de Francis Simon, « Le cordonnier juif et l’enfant ». Saisie par sa force, son histoire, son écriture. Un livre terrible, implacable, d’une grande noirceur, à travers laquelle perce une lueur d’espoir.
A l’heure où les rescapés de la Shoah sont en train de disparaître, et la génération des témoins s’éteint, hélas, après avoir parlé, ou après s’être tue, à l’heure où le silence gagne, je suis hantée par l’idée de la transmission, de la vérité et de la mémoire. Il me semble essentiel de retracer, par la narration, par les histoires, cette époque, la plus sombre de l’humanité.
Alors la rencontre entre deux personnages, deux laissés-pour-compte de la société, père et orphelin, adulte et enfant, deux jetés de la vie, est tout simplement poignante. On atteint dans ce dénuement de deux être que rien ne destinait à être rapprochés, au sein d’une maison de campagne qui en devient symbolique, mythique, une vérité insondable. Chacun du fond de son désespoir, va faire un pas vers l’autre, et ce pas n’est autre que celui de la spiritualité.
Mais je ne veux pas révéler tous les ressorts de ce thriller, ce roman noir, puisqu’il s’agit aussi d’un formidable polar dont on déroule petit à petit les ficelles, par une enquête captivante à partir d’un meurtre atroce.
Un polar au suspense haletant, qui est autant une enquête sur la guerre, et ses traumatismes, qu’une enquête sur nous-mêmes et ce qui est susceptible, peut-être de nous sauver. De sauver notre âme.
Eliette Abécassis